L’homme moderne arrive en scène avec Thomas d’Aquin (1227-1272) : c’est l’avènement de la renaissance (le paganisme) et de l’humanisme (la plus vieille religion). Thomas d’Aquin enseigne que la volonté de l’homme est déchue, mais que son intelligence n’a pas été touchée. A partir du XVIIIème siècle, l’on assiste à l’accélération de l’érosion de la pensée vers l’apostasie. Nous avons été ingénieusement conditionnés à penser dans des termes contraires aux principes et aux vérités bibliques dans tous les domaines de la vie. Satan a suscité et pris des concepts et les idées des hommes iniques qui ont influencé notre pensée occidentale jusqu’à aujourd’hui. La contamination de ses idées explosives a été tellement dévastatrice qu’elle a réussi à imprégner totalement notre époque.

 


Document PDF à télécharger :  {mosimage}

 

{mosimage}

L’IMPORTANCE DE LA

PERSPECTIVE BIBLIQUE SUR LE MONDE

 

Louis Boné

 

 

I. Historique.

Histoire de la perversion de la pensée humaine.

 

L’homme moderne arrive en scène avec Thomas d’Aquin (1227-1272) : c’est l’avènement de la renaissance (le paganisme) et de l’humanisme (la plus vieille religion). Thomas d’Aquin enseigne que la volonté de l’homme est déchue, mais que son intelligence n’a pas été touchée.

A partir du XVIIIème siècle, l’on assiste à une accélération de l’érosion de la pensée vers l’apostasie.

Nous avons été ingénieusement conditionnés à penser dans des termes contraires aux principes et aux vérités bibliques dans tous les domaines de la vie. Satan a suscité et pris des concepts et les idées des hommes iniques qui ont influencé notre pensée  occidentale jusqu’à aujourd’hui. La contamination de ses idées explosives a été tellement dévastatrice qu’elle a réussi à imprégner totalement notre époque.

La philosophie classique était basée sur le processus d’antithèse : la cause et l’effet, les valeurs étaient absolues.

1.     Emmanuel Kant (1724-1804) : a posé la question si on pouvait vraiment accepter les choses qui étaient au-delà de nos cinq sens (le doute). Est-ce que Dieu a vraiment dit ?)

2.     Hegel (1770-1831) : lorsqu’une idée ou un fait (thèse) est mis contre un autre fait ou idée (antithèse), cela produit un nouveau fait (synthèse). La vérité absolue n’existe pas, c’est la synthèse qui règne, cela s’appelle le relativisme. La position de l’homme révolté contre Dieu : il est au centre de l’univers et autonome, tout est relatif, l’absolu est rejeté. (Vous serez comme des dieux).

3.     Søren Kierkegaard (1813-1855), théologien philosophe, il est le père de l’existentialisme contemporain : il a introduit les dogmes de Kant et Hegel dans la théologie chrétienne.

4.     K. Marx (1818-1883) : utilisa le système hégélien pour définir sa stratégie : la thèse (le prolétariat) contre l’antithèse (la bourgeoisie) > synthèse (la nouvelle société) : par la lutte des classes. Buts : abolir la propriété privée (collectiviser), centraliser le pouvoir, contrôler le monde : la religion communiste : tout peut être expliqué par la matière.

5.     C. Darwin (1809-1882) : les idées de compétition entre les êtres vivants (thèse) > sélection naturelle de par la lutte d’existence (antithèse) > l’évolution (synthèse).

6.     Sigmund Freud (1856-1939) : fondateur de la psychanalyse, basée sur ses propres vues de la nature humaine : la base de la société permissive d’aujourd’hui. L’homme est motivé par le plaisir, tout commence et fini par le sexe (thèse), la société répresse ce désir (antithèse) > névrose (synthèse). L’homme n’a pas de but précis, il n’y a pas de sens dans sa présence sur la terre, il est là par pur hasard. Il n’y a pas de Dieu, tout est permis > irresponsabilité totale.

7.     Lénine (1870-1924), dictateur : puisque Dieu n’existe pas et que l’homme n’a pas de but précis (matière en mouvement) > on peut le traiter comme un animal. La vie de l’individu ne compte pas, l’Etat est tout.  

 

II. Aujourd’hui : signification biblique.

 

1.    La racine du problème.

 

« Avec de tels amis, tu n’a pas besoin d’ennemis. »

Beaucoup de chrétiens s’efforcent d’adapter la Bible à la « science ». Leurs intentions peuvent être bonnes, mais pleines de dangers. Le christianisme biblique a plus à craindre de ces « évolutionnistes théistes » et « néo-évangéliques » que de ses ennemis.

Je crois que nous devons élever notre discussion sur la controverse Création/évolution au delà des arguments pro ou contre l’évolutionnisme. Nous devons plutôt nous en prendre à la racine du problème. Nous devons comprendre que c’est un problème philosophique et non pas scientifique et que nous ne pouvons faire aucun progrès dans ce combat spirituel particulier si nous restons sur la périphérie du sujet. Nous devons venir au cœur du problème qui n’est pas scientifique du tout, mais comme on va le voir plus loin, philosophique et théologique.

A moins de comprendre et de proclamer le cadre théologique de notre compréhension de la nature, de la vie et de la Création, nous n’arriverons  à rien de positif. C’est très bien d’être purement négatif et dire que l’évolution n’aurait jamais pu se produire parce que ceci ou parce que cela ou parce qu’autre chose. Il est très simple de démontrer que certains aspects de la « théorie » de l’évolution sont absolument incroyables, mais cela n’est pas suffisant. Ce que nous devons faire dans notre débat avec le monde qui nous entoure est d’amener une alternative positive à l’évolutionnisme. C’est dans ce cadre plus grand et plus positif que nous devons nous engager, prêcher et enseigner.

Pour mieux comprendre notre devoir, nous devons connaître d’abord les attaques contre la Bible et les réponses que nous devons leur donner.

 

I.  De la part du monde matérialiste : les attaques contre la Bible viennent de quatre directions. La première vient de la perspective matérialiste du monde, de la part de la « science ». Elle vient d’un concept purement matérialiste de la création et de tout ce qu’elle contient, le temps, la vie et l’histoire humaine. Voilà pourquoi la plupart des gens pensent que ce concept est scientifique et non pas matérialiste. Ce concept nous vient de partout : des mass media, de la littérature populaire, de la presse, de la télévision et de la radio, de nos manuels scolaires et universitaires. Il s’agit d’une tentative d’expliquer la vie de l’homme et de la totalité de la nature à partir des lois scientifiques exclusivement.

Bien sûr, une perspective matérialiste doit commencer avec une origine qu’elle ne peut expliquer – une genèse de l’univers entier qui commence avec une explosion catastrophique et inimaginable : le « big bang ». Et nous ne devons pas nous illusionner : c’est la perspective que le monde occidental accepte majoritairement. Nous allons y revenir plus tard.

Pourquoi ne pouvons-nous pas croire à cette perspective  en tant que chrétiens ? Il y a six raisons principales pour la rejeter :

 

1.  La première est qu’elle ne laisse pas de place à Dieu. Dieu est totalement inutile en tant que concept et agent dans ce processus. Beaucoup de chrétiens pourtant croient que cette vision est essentiellement correcte, exception faite des buts et des desseins dont Dieu seul est l’initiateur. Alors ils essayent de greffer l’idée de Dieu sur l’image matérialiste de l’univers. Mais on ne peut pas superposer Dieu à une telle image parce qu’il y a un conflit inné, une incompatibilité intrinsèque entre le concept de Dieu et cette vision matérialiste. Si nous voulons inclure Dieu dans notre perspective du monde, alors nous devons commencer avec Dieu. Nous ne pouvons pas L’ajouter après coup, parce que si nous le faisons, Il devient dispensable pour tous ceux qui n’aiment pas l’idée de Dieu. Et nous savons de la Parole que le cœur humain, généralement parlant, n’aime pas l’idée de Dieu (voir Romains 1).      

Nous avons tous besoin de comprendre le monde autour de nous, parce qu’il est intolérable qu’une créature pensante comme l’homme puisse vivre sans réponse à la question du « pourquoi » de l’existence. Voilà pourquoi l’acceptation d’une « théorie » qui rejette Dieu est très attirante pour le cœur humain, dans son péché, sa rébellion et son aveuglement.

 

 2.  Deuxièmement donc, cette perspective satisfait le cœur humain irrégénéré. Elle offre une voie de sortie pour fuir le défi que représente les concepts de création et de Créateur, et l’implication logique de ce qu’il y a un Dieu qui nous a créés et de ce que nous sommes responsables devant Lui.

 

3.  Troisièmement, la Bible déclare très clairement que la Création est une œuvre finie. La vue évolutionniste, en revanche, est un processus continuel : des mutations, des sélections naturelles et des variations depuis…

 

4.  Quatrièmement, l’évolution pousse complètement dans la direction opposée à ce que nous voyons dans les Ecritures : petit → grand, imperfection → perfection, simple → complexe. La Bible dit : perfection → détérioration, dévolution, chaos. Péché = dégénération. Opposition totale.

 

5.  Enfin, nous devons rejeter la vision matérialiste parce qu’elle présente des conflits spécifiques avec la Parole de Dieu. La vie a-t-elle commencé sur terre ou dans la mer ?

 

II.  De la part des philosophies athées : marxisme athée, humanisme scientifique… Le matérialisme ignore Dieu, l’athéisme L’attaque. Tous ce qui est surnaturel doit être détruit. Nous sommes en présence de deux idéologies contraires : Dieu et la raison humaine.

 

III.  De la part du christianisme : les attaques viennent de l’intérieur de l’Eglise qui rejette des parties de la Bible ou même sa totalité.

 

1.  De la part des évangéliques : ce sont des attaques doctrinales involontaires contre la Parole de Dieu. Quelques livres, parus dans les années 1950 et 1960 au moment où la connaissance scientifique n’avait pas encore dévoilé ce que nous savons aujourd’hui, ont eu un impact formatif sur les responsables de l’Eglise. L’Eglise a accepté facilement les inepties venant de la part des scientifiques chrétiens et que nous allons mentionner brièvement. C’était un temps où il fallait rester ferme dans la foi et ne pas se laisser entraîner par des réflexions « scientifiques » médiocres. Malheureusement, même des hommes de Dieu les plus connus se sont fait prendre dans le filet de Satan. Nous allons nous arrêter sur les trois plus connus :

  • The Christian View of Science and Scripture (La vision chrétienne de la science et des Ecritures) de Bernard Ramm (conformiste), 1955. Le grand danger d’un tel livre réside dans l’enseignement erroné, mélangé à de très bons enseignements, représentant un essai sincère de réconcilier la Parole avec la science. Ce livre a été accepté largement par les chrétiens et leurs responsables au moment de sa publication. Selon ce livre, le chrétien ne devrait pas croire à la Bible, mais à la science en cas de conflit. Ceux qui ne sont pas d’accord avec cette déclaration sont des « hyper orthodoxes ». Ils sont capables de garder leur foi dans la Bible malgré tout ce que les scientifiques peuvent dire.  L’auteur accepte totalement la colonne géologique et, selon lui, la révélation biblique a besoin d’être soutenue par des preuves scientifiques. Il place au même niveau la Parole de Dieu et le livre de la Nature (voir Romains 1) et il rejette l’interprétation littérale de la Genèse. 

 

  • Evolution and Christian Thought Today (L’évolution et la pensée chrétienne d’aujourd’hui) du Dr Russel Mixter, 1959. Nous retrouvons les mêmes tendances : l’historicité de la Genèse est rejetée, la croyance dans l’évolution chimique est soulignée, ainsi que le développement graduel de formes vivantes présenté sous forme « d’activité créatrice continuelle ».

 

  • Christianity in a Mecanistic Universe (Le christianisme dans un univers mécanique) du Pr. MacKay, 1965. L’auteur met en évidence un principe rejeté par les scientifiques chrétiens jusqu’alors et l’introduit dans la pensée chrétienne : le principe de complémentarité. De quoi s’agit-il ? Selon ce principe, il y a deux descriptions distinctes et autonomes de l’univers et de la nature : la description théologique et la description scientifique. La description scientifique est indépendante de Dieu et s’appuie sur le principe que Dieu n’est pas nécessaire. L’explication théologique de la vie se trouve dans la Bible. Les deux sont vraies et toute la vérité peut être obtenue seulement en tenant les deux séparées et complémentaires, c’est-à-dire qu’aucune des deux n’est complète sans l’autre. (Remarquons que toutes les sectes sont caractérisées par l’équation : la Bible + quelque chose d’autre!). Le principe de complémentarité encourage l’adoption d’une perspective du monde sans Dieu, comme une alternative à la perspective biblique. Ce principe est-il chrétien ? Il suggère que la science est un système indépendant, ce qui est archi-faux, car la science ne peut pas expliquer le pourquoi des lois scientifiques et de ce fait elle n’est que la moitié de l’explication. De plus, ce principe met sous silence les doctrines de la Création, de la Providence et les miracles, parce qu’il sépare le spirituel du matériel.

 

Ainsi, les erreurs que nous trouvons chez ceux qui y croient depuis la deuxième moitié du XXème siècle sont les suivantes :
  • La tendance à voir la révélation et la science comme parallèles, équivalentes ou alternatives.
  • La mise sous sourdine complète du témoignage biblique de l’insuffisance de la sagesse humaine (voir 1 Corinthiens 1 et 2). Ainsi, un « la science a dit » entraîne la bouche bée. C’est oublier que la science n’est que l’interprétation des observations et que ces interprétations sont sujettes à la faillibilité de la nature humaine déchue.
  • L’impossibilité de comprendre la nature de la science et la nature des miracles.

 

2.  La réponse au problème

 

Soyons constructifs ! Néhémie a dû nettoyer les détritus avant de pouvoir commencer à reconstruire la muraille de Jérusalem. Pour nous aussi, il est nécessaire de d’abord détruire les idées, théories et présuppositions fausses, avant de pouvoir en construire de saines. Il ne suffit pas de détruire, il faut redonner la vérité en échange basée sur la Parole de Dieu. Nous devons non seulement attaquer nos adversaires, mais aussi donner des réponses positives. Nous devons présenter, positivement et puissamment, la perspective biblique en tant que théorie complète qui pourra satisfaire les intellects les plus perçants, donnera une place spécifique à la recherche scientifique, reconnaîtra la science comme une riche source de bénédiction pour les hommes, mais sans l’élever au même niveau que la révélation. Comment faire ?

 

1.   Nous devons retourner à la proclamation claire et sans équivoque de la supériorité de la révélation biblique par rapport à la raison humaine. La Bible toute entière nous montre que nous ne pouvons pas nous fier à la raison humaine. Et si nous ne pouvons pas nous y fier, comment pouvons-nous nous fier à un système matérialiste basé sur la raison humaine ? « Où est le sage ? Où est le scribe ? Où est le raisonneur de ce siècle ? Dieu n’a-t-il pas convaincu de folie la sagesse du monde ? » (1 Corinthiens 1 : 20).

Mais en faisant cela nous devons éviter le piège de l’obscurantisme. Nous ne diminuons pas la sagesse et la raison humaine, mais nous disons que cette sagesse doit rendre la première place à la révélation divine. Nous disons qu’il n’y a qu’une seule autorité ultime.

Nous devons reconnaître que la science est une série d’interprétations. Nous ne devons pas accepter comme le dernier mot ce que les scientifiques déclarent, ni leurs théories, ni leurs déductions. Aujourd’hui ils disent une chose, et demain son contraire, mais la Bible ne change pas pour s’adapter à leurs dires. Nous ne contestons pas les faits, mais les interprétations imposées sur les faits. Les évolutionnistes nous accusent de mal interpréter la Bible (littéralement), et nous portons la même accusation sur leurs procédés. Les théories, ou hypothèses scientifiques sont des interprétations des faits, pas les faits eux-mêmes. Chaque fois que les interprétations sont faites en absence d’un esprit régénéré, elles seront nécessairement fausses.

 

2.  Nous devons construire une « théologie de la science » (perspective d’interprétation centrée sur Dieu). Nous avons déjà une théologie de l’histoire qui consiste à dire que cette dernière est la révélation des desseins de Dieu. Aujourd’hui, le centre de l’existence de l’homme est la science. Et nous avons échoué dans la construction d’une théologie de la science basée sur la Parole de Dieu. Puisque « la science n’est pas de la religion », entendons-nous dire, « nous ne sommes pas concernés par la science pour l’inclure dans l’enseignement biblique ». Mais nous et nos enfants sommes confrontés chaque jour à l’école et à travers tous les média à une opposition insidieuse et farouche contre la Bible : la fausse idée est propagée que la foi scientifique est incompatible avec la foi biblique. Voilà pourquoi nous avons besoin d’une théologie de la science.

Nous pouvons commencer par Colossiens 1 : 16-17 : « Car en Lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités. Tout a été créé par Lui et pour Lui. Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en Lui. »

Hébreux 1 : 2-3 : « Il L’a établi héritier de toutes choses ; par Lui Il a aussi créé l’univers. Le Fils est le reflet de Sa gloire et l’empreinte de Sa personne, et Il soutient toutes choses par Sa parole puissante. »

Actes 17 : 24-27 : « Le Dieu qui a fait le monde et tout ce qui s’y trouve, étant le Seigneur du ciel et de la terre, n’habite point dans des temples faits de main d’homme ; … Lui qui donne à tous la vie, la respiration et toutes choses. Il a fait que tous les hommes, sortis d’un seul sang, habitent sur toute la surface de la terre, ayant déterminé la durée des temps et les bornes de leur demeure ; Il a voulu qu’ils cherchent le Seigneur, et qu’ils s’efforcent de Le trouver en tâtonnant, bien qu’Il n’est pas loin de chacun de nous, car en Lui nous avons la vie, le mouvement et l’être. »

Avec ces versets, et en y ajoutant les onze premiers chapitres de la Genèse et les enseignements sur Sa providence des textes de l’Ancien Testament, nous pouvons construire une théologie de la science. Soulignons que les lois scientifiques auxquelles toute science est ultimement réduite sont Sa parole puissante. C’est ce que la Bible indique quand elle dit : « Il soutient toutes choses par Sa parole puissante. » Ce verset  se réfère aux lois qui opèrent dans la nature et par lesquelles le monde « scientifique » existe. Les lois scientifiques sont les commandements de Dieu opérant à chaque instant. En Lui nous vivons, nous nous déplaçons et nous existons, existons ; il en est de même de toute la nature. Par ce raisonnement biblique, nous procurons une base, une raison, une explication pour la science. Et immédiatement, au lieu de séparer la perspective scientifique de la perspective théologique (comme le concept de la complémentarité essaie de le faire), nous les unissons dans une seule et glorieuse image du Dieu souverain qui domine les cieux et la terre. Nous devons comprendre que la science vient de Dieu. Voilà notre cadre positif nécessaire pour réinterpréter la science de façon biblique et centrée sur Dieu.

 

3.  Nous devons réinstaller la rationalité de miraculeux dans notre enseignement et nos prédications. L’une des choses les plus tragiques des trois livres mentionnés précédemment est bien qu’ils prétendent accepter les Ecritures, tout en tordant la Parole en essayant d’expliquer chaque miracle qui s’y trouve dans des termes purement naturalistes et « scientifiques ». Nous ne devons pas avoir honte des miracles, nous devons réaliser que l’Evangile tout entier est basé sur le miraculeux. « …si Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est donc vaine, et votre foi aussi est vaine, … vous êtes encore dans vos péchés. » (1 Cor. 15 : 14, 17). Nous devons arrêter de nous excuser des éléments miraculeux rapportés par la Bible.

Certains d’entre nous prétendent accepter l’infaillibilité de la Parole de Dieu tout en ayant honte en même temps des éléments miraculeux de la Bible. Alors ils s’acharnent à discuter sur l’historicité de la Genèse. C’est uniquement en disant que la Création a été un événement miraculeux que nous pouvons soutenir l’historicité de la Genèse. Et beaucoup ont peur de le faire pour ne pas être considérés comme des superstitieux. Il nous faut prendre conscience pourtant que le miraculeux et le surnaturel représentent le cœur de notre Evangile, et nous ne devons pas avoir honte de les proclamer haut et fort.

Une grande partie de notre embarras à ce sujet vient de notre manque de compréhension. Nous avons souvent interprété le miraculeux en termes d’intervention de Dieu dans l’ordre naturel. Nous avons dépeint ou accepté une image de l’univers qui fonctionne selon les lois scientifiques avec un Dieu éloigné et extérieur à cet univers. Dans cette fausse perspective, Dieu a créé et ensuite laissé l’univers fonctionner selon les lois établies par Lui et n’intervient que de temps en temps pour produire des miracles. Cette idée ne fait de Lui qu’un « Dieu bouche trou » (« God of the gaps »), le pneu de secours en quelque sorte.

La théologie de la science dont nous avons besoin doit nous mener dans une autre perspective, complètement différente : le concept que Dieu est présent maintenant, soutenant toutes choses par Sa parole puissante, que toute loi scientifique représente le but et le dessein de Dieu au présent. Ce concept ouvre la voie à une compréhension rationnelle du miraculeux. Si nous arrivons à comprendre que le processus normal des lois scientifiques sont la manifestation de la présence et de l’activité de Dieu (« … en Lui nous avons la vie, le mouvement et l’être ») nous découvrirons que le miraculeux n’est plus un acte d’intervention spécifique. Nous réaliserons que le miraculeux est qualitativement de la même nature que le non miraculeux. 

Quand une loi scientifique opère normalement, elle le fait à chaque instant, par le dessein et la décision conscients de Dieu, parce que Dieu soutient continuellement toutes choses par Sa parole puissante. Quand un miracle survient, il représente la même décision consciente de la part de Dieu qu’une loi normale. Une décision que ce qui est normal doit laisser la place à ce qui est extraordinaire.

 

Conclusion

 

Les attaques contre la Bible viennent non seulement de l’extérieur mais aussi de l’intérieur. Des chrétiens face à la « science » ont donné des mauvaises réponses. Tout en essayant de défendre l’infaillibilité de la Parole, ils ont été attirés dans des compromis impossibles et ainsi ils ont étouffé les enseignements bibliques de la Création, de la Providence et des miracles, soit ils les ont carrément contredits. Peut-être que la principale raison de cet état des choses a été la crainte de critiquer la « vache sacrée » de la science.

Il est de notre responsabilité de changer cet état des choses. La science n’est pas infaillible, elle n’est même pas toujours claire. Comme tous les domaines de l’activité humaine, elle contient, à l’intérieur de ses vastes frontières,  à la fois l’excellence et le deuxième choix, ainsi que l’erreur tout court et nous devons apprendre à distinguer la vérité.  

Nous devons donc réaffirmer la supériorité de la révélation biblique sur la raison humaine. Nous devons apprendre et enseigner la théologie de la science, et nous devons réintégrer le miraculeux et les œuvres providentielles de Dieu à la fois comme essentielles pour l’Evangile et acceptables pour l’esprit rationnel que Dieu nous a donné.

 

III.  La perspective biblique. La centralité du Christ dans la Création.

 

Nous avons vu que Christ est au centre d’une perspective biblique du monde. En Colossiens 1 : 15 à 20, la Bible dit que toutes choses sont en relation avec Christ que ce soit le monde matériel ou le domaine spirituel. Christ est présenté comme l’image du Dieu invisible, ainsi le Créateur et Sa Création sont unis en Lui. (Colossiens 1 : 15-20).

Dans ce texte nous voyons tout d’abord la relation du Fils avec le Père, ensuite la relation du Christ avec l’univers, la création, et enfin Sa relation avec l’Eglise. Ces trois types de relation sont en fait une unité. La relation du Christ avec la création ne peut pas être comprise détachée de Ses relations avec le Père et avec l’Eglise.

 

« Le Fils est l’image du Dieu invisible. » La première chose que nous voyons ici, c’est que Dieu est invisible. Nous ne pouvons pas Le voir, ni Le comprendre par nos facultés humaines. Dieu est invisible pour nos yeux, puisqu’Il est esprit. Cette phrase implique aussi l’inabordabilité/inapprochabilité de Dieu, ce qui veut dire aussi qu’Il est saint. « Fais-moi voir Ta gloire ! » (Exode 33 : 18) « …l’homme ne peut Me voir et vivre » (verset 20). Aucun homme ne peut voir Dieu parce qu’Il est saint.

Dieu est invisible tout d’abord parce qu’Il est esprit, ensuite parce qu’Il est saint, et enfin parce qu’Il est insondable/impénétrable par nature. « Car Mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas Mes voies. » (Esaïe 55 : 8). Les pensées, les plans et les intentions de Dieu nous dépassent. Personne ne les connaît. « Personne ne connaît les choses de Dieu, si ce n’est l’Esprit de Dieu. » (1 Corinthiens 2 : 11). C’est un grand privilège que le même Esprit nous les révèle à nous qui croyons. Mais cette révélation ne change en aucun cas la vérité essentielle que l’Esprit de Dieu est insondable, impénétrable et inaccessible pour les recherches humaines. Il est clair que l’homme ne peut connaître Dieu que si Dieu se révèle Lui-même.

Selon le Nouveau Testament Dieu s’est manifesté en Son Fils (Jean 1 : 18, 6 : 46). Dieu se révèle à travers Son Fils et uniquement à travers Lui (Jean 14 : 8). C’est en Christ que le Dieu invisible que nous ne pouvons pas voir, ni comprendre, se révèle pleinement. Et Il révèle en Christ Sa nature, Lui-même. « Le Fils est le reflet de Sa gloire et l’empreinte de Sa personne… » (Hébreux 1 : 3). La gloire de Dieu nous vient par Christ. Si on pouvait connaître Dieu en dehors de Christ, il n’aurait pas été nécessaire pour Christ d’être la représentation exacte de Sa nature. Et quand Paul nous dit que Christ est l’image du Dieu invisible en Colossiens 1, il nous confirme que Dieu peut être vu et connu par Christ et par Christ seul. C’est dans le caractère du Fils que le Père peut être discerné/compris. Jean 1 : 14 : « … et nous avons contemplé Sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père ». Ce furent la grâce et la vérité du Sauveur qui révélèrent le caractère de Dieu aux disciples, donc c’était en Christ que Dieu leur fut révélé.  

Et bien que l’invisibilité de Dieu soit absolue dans tous Ses aspects, Christ est l’image ou la révélation de Dieu en tout. Mais ce qui est encore plus intéressant pour nous concernant le sujet de notre étude est qu’en Colossiens 1, Christ est présenté comme l’image de Dieu non pas en ce qui concerne le salut, mais la création ! Le cadre immédiat de cette déclaration est l’origine et le soutien de l’univers physique. Le contexte demande donc que l’idée que Dieu se révèle en Christ soit appliquée à la Création aussi bien qu’à la rédemption.

 

Toute théorie des origines qui ignore Christ (c’est-à-dire qui exclut de ses considérations le rôle essentiel du Christ dans la Création), que cela soit évolutionniste ou créationniste (créationnisme scientifique), doit inévitablement nous conduire à des conclusions fausses.  

Arrêtons-nous un instant sur le créationnisme scientifique : quand par ce terme nous voulons dire la réconciliation des données scientifiques avec la révélation biblique, il est tout à fait légitime et nous n’avons rien à en redire. Mais si nous disons que le créationnisme scientifique est un essai de découvrir le fait de la Création, la nature du Créateur ou le but de la création de par la recherche scientifique, sans aucune aide de la révélation biblique, alors là nous serons en danger mortel.

Un exemple de créationnisme scientifique est le livre « Evolution from Space » écrit par deux astronomes Sir Fred Hoyle et Chandra Wickramasinghe qui raisonnent à partir des données scientifiques et s’orientent vers une position intéressante selon laquelle ils disent que l’information contenue dans les organismes vivants n’aurait pas pu provenir de la matière morte aidée par le hasard et doit de ce fait être le produit d’une intelligence. Mais cette intelligence, disent-ils, n’a aucune relation avec le Dieu de la Bible.

Comme d’autres exemples de créationnistes scientifiques, nous pouvons citer les bouddhistes et les Témoins de Jéhovah.

Le Nouveau Testament, en revanche, place un fort accent sur le fait que Christ est le Créateur. Jean 1, Colossiens 1 et Hébreux 1, tous insistent sur le fait que Christ a créé toutes choses. L’apôtre Jean impose même une vue christologique sur le début de la Genèse : « Au commencement était la Parole ». Ceci est à comparer avec le « fiat » (« et Dieu dit ») de la Genèse. « La Parole était avec Dieu et la Parole était Dieu. Toutes choses ont été faites par Elle… » Exactement comme dans la Genèse la lumière fut, Christ « était la véritable lumière ». Et cette insistance n’est pas accidentelle, elle est fondamentale pour le message des apôtres, le texte le plus clair étant en Colossiens 1.

« Car en Lui ont été créées toutes les choses… Tout a été créé par Lui et pour Lui ». (verset 16). Dieu a créé l’univers en Christ. Les actes créatifs de Dieu ont été accomplis par Sa Parole qui met en avant la volonté de Dieu. Les paroles sont le véhicule une pensée exprimée et la Création n’était rien de moins que cela : une expression de la volonté de Dieu. Non seulement Christ est le Créateur, mais Il est aussi le Créateur de toutes choses. Le verset 17 : « Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en Lui. », c’est-à-dire toutes choses tirent leur intégrité et leur subsistance de l’existence de la volonté de Christ. Hébreux 1 : 3 dit la même chose : « …Il soutient toutes choses par Sa parole puissante. »

Un dernier élément : nous trouvons en Colossiens 1:16 l’expression « pour Lui » : c’est la déclaration la plus claire du dessein même de l’univers. Toutes choses ont été non seulement créées en Christ, non seulement par Christ, mais aussi pour Christ., c’est-à-dire que  l’intention de Dieu est que l’univers doit servir à la gloire et à la manifestation de la plénitude de Christ. L’univers doit être vu comme étant une plateforme où la gloire de Christ est démontrée, où les desseins de Christ se développent et où la volonté et le caractère de Christ peuvent trouver une expression. Cela, d’après l’apôtre, est le but ultime de l’univers.

C’est une idée des plus importantes. Nous pensons souvent que l’univers est tout simplement là, et tout à fait séparément nous pensons que Christ est venu pour sauver les pécheurs. Cela est vrai quelque part, mais le Nouveau Testament ne représente pas la chose de cette façon.

L’apôtre Paul, en Colossiens 1 : 19-20 voit la croix comme l’endroit où Christ réconcilie avec Lui-même non seulement les pécheurs, mais aussi « toutes choses, tant ce qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux. » Si l’œuvre de Christ doit avoir une telle grandeur, alors Christ Lui-même doit être vu en tant que Créateur et Sustentateur de l’univers. Nous ne pouvons admettre une vision qui Le diminue s’Il doit être le Réconciliateur de toutes choses, n’est-ce pas ? Aucune autre vision qu’une vision globale ne peut représenter correctement l’œuvre de salut en Christ dans sa plénitude et son implication universelles.